Modélisation par photogrammétrie de la langue du Haut Glacier d’Arolla réalisée en 2015 avec un DJI Inspire 1. 299 photos capturées pour couvrir 32.5ha avec une résolution moyenne (GSD) de 3.3 cm/pixel.
Images traitées dans Reality Capture
L’intérêt principal de ce genre de modélisation sur des glaciers est de mesurer, grâce à la répétition et la comparaison de plusieurs modèles à intervalle régulier (via des MNT de différences), la fonte de la glace en termes de volume et des différences de zones de fonte. Les vitesses d’écoulement sont également visibles à l’aide de cibles fixes ou en fonction des variations de volumes selon les zones du glacier, on peut observer les avancées ou reculs, accélérations ou ralentissements.
En particulier dans le contexte actuel de réchauffement climatique actuel plus rapide en haute montagne, l’étude et la prévention des risques liés aux mouvements des glaciers est de grande importance, il est donc vital de suivre l’évolution de certains glaciers pouvant présenter un danger pour la population. Par exemple selon des hypothèses, les glaciers peuvent présenter des signes avant-coureurs d’accélération de leur écoulement. Ces accélérations seraient dûes potentiellement à l’augmentation des eaux de fontes à la base du glacier avec le réchauffement ce qui aurait pour effet de faciliter l’écoulement de la glace et provoquer une augmentation des chutes de séracs dans les zones à risque par exemple. Ce type d’accélération peut dans certains cas être détecté à l’aide de mesures répétées par drone.
De même, des augmentations soudaines de volume pourraient par exemple potentiellement indiquer la formation de lacs sous-glaciaire sous pression, pouvant présenter un grand danger à l’aval en cas de relâchement soudain. Par ailleurs selon les toutes premières explications, le drame récent de l’avalanche de séracs du glacier de Marmolada dans les Dolomites serait lié à une possible accumulation d’eau sous le glacier qui aurait provoqué la rupture du sérac (c.f. Le Temps, https://www.letemps.ch/sciences/matthias-huss-existe-suisse-nombreuses-situations-semblables-celle-glacier-marmolada).
Un suivi régulier de certains glaciers pouvant présenter un danger devrait être mis en place afin de monitorer les risques pour la population et les infrastructures.
D’autres éléments peuvent être également observés selon le même principe de MNT de différences, comme l’évolution et les déplacements des chenaux de la marge pro-glaciaire (les bras de rivières à l’aval du glacier), de même que l’évolution des moraines latérales souvent très mobiles tant que la végétation ne s’y est pas installée.